Damien Cottin perd peu à peu la vue. Avec ses amis, il élabore un prototype pour aider les aveugles à se déplacer, lire et écrire.
« Je veux gommer mon handicap et vivre comme avant », lance Damien Cottin. Cet habitant de Montigny-lès-Cormeilles est atteint d’une maladie génétique dégénérative rare, la maladie de Stargardt, qui s’est déclarée lorsqu’il avait 25 ans et se caractérise par une perte de la vision centrale. A 35 ans aujourd’hui, ce cuisinier pâtissier de formation lance des lunettes-caméra connectées pour les malvoyants.

Passionné de nouvelles technologies, il a créé l’association Visio-handicap avec ses amis, Benjamin, Florentin et Bastien, en février dernier. Tous veulent apporter un soutien aux personnes atteintes de handicap, à travers la recherche et le développement d’outils de compensation.
Anatolyi, un programmeur russe surdoué de 15 ans, a depuis rejoint l’aventure. « Des outils existent déjà sur le marché mais ils ne fonctionnent pas comme je le souhaite, déplore Damien. Des personnes atteintes comme moi d’un handicap visuel connaissent les progrès technologiques. Mais nous savons aussi qu’il faudra attendre des décennies avant de pouvoir les obtenir sur le marché. » C’est ainsi que le projet Seescope a vu le jour.
Cette paire de lunette caméra connectée permet d’accéder au champ de vision de la personne, tel un appel vidéo. Installée sur le smartphone de l’utilisateur, l’application mobile permet les échanges entre l’utilisateur et son guide. L’objectif ? Se déplacer en intérieur et extérieur mais aussi lire, écrire, cuisiner…
Le projet bénéficie de l’aide du fab lab de la Cité des sciences et de l’industrie à Paris. « On n’invente rien, tous les composants pour ces lunettes existent, précise Florentin, le trésorier. Le plus compliqué, c’est la mise au point du flux vidéo grâce à une plate-forme vers un smartphone ou une tablette et un temps de réponse audio le plus court. »
Les quatre amis sont actuellement à la recherche de fonds pour la création de l’application. En février, l’association a déposé son premier dossier de candidature pour un appel à projet et elle travaille en ce moment sur un protocole de test afin de démarrer les essais. Elle compte également bénéficier de subventions publiques pour réussir son pari. Il est enfin possible de participer financièrement au projet en effectuant un don via son site Internet.