Une start-up européenne propose une nouvelle lecture des surtitrages des spectacles. Nous l’avons testée.
On fait toutes sortes d’expériences artistiques, à Avignon. Mais on a pu, cette année, y faire un saut technologique qui s’annonce comme une petite révolution : voir des spectacles avec des lunettes connectées, qui permettent de suivre les surtitrages dans plusieurs langues. Ce fut le cas pour l’Antigone montée par le Japonais Satoshi Miyagi, qui était traduite en français, en anglais et en arabe ; pour Ramona, spectacle de marionnettes de Rezo Gabriadze, on passait du géorgien au français et à l’anglais ; même chose pour Sopro, de Tiago Rodrigues, à partir du portugais, et pour Saïgon, mis en scène par Caroline Guiela Nguyen,qui était joué en français, avec des passages en vietnamien.

Ces lunettes ont déjà été testées à Avignon, confidentiellement, en 2015. Cette année, vingt paires étaient mises à la disposition du public à l’entrée des lieux. A l’origine du projet, il y a trois garçons, Carl de Poncins, Christophe Plotard et Romain Beytout, qui se sont rencontrés en 2005 au Conservatoire de musique de Levallois, avant de créer le Chœur de la Cité en 2011. Carl est polytechnicien, Christophe journaliste et Romain chanteur lyrique.
Carl fait ses débuts d’ingénieur en Allemagne. Il voit qu’à Berlin on propose des spectacles surtitrés, en particulier à la Schaubühne, qui tient compte de la jeunesse cosmopolite de la ville. Considérant que les surtitrages sont un moyen d’accès formidable à la culture d’un pays, il décide de faire de même à Paris.