A la fois attendues et décriées avant leur lancement, les Google glass, lunettes connectées de Google, ont été commercialisées sur une durée limitée le 15 avril. L’occasion pour Le Télégramme d’en chausser une paire.
« OK, Glass », les deux mots prononcés comme une formule magique me projette dans un monde à mi-chemin entre le réel et le virtuel. Dans mon champ de vision, en surimpression du kiosque de la place Wilson à Brest, émerge un carré lumineux indiquant l’heure. L’écran, un brin perturbant dans un premier temps, semble flotter dans les airs. L’apparition de la mention Google après avoir caressé la branche droite des lunettes connectées me rappelle que je ne baigne pas en pleine science-fiction mais que je suis bien en 2014, au lendemain de la première vente publique de Google glass par le géant de Mountain View.
La vente flash déjà close
Pour 1.500$, mardi 15 avril, il était possible d’acheter ces lunettes connectées durant 24 heures, uniquement pour les habitants américains. Vente prolongée dès le lendemain mais déjà close. 8.000 exemplaires sont actuellement en circulation dans le monde. Le principe est simple : un bouton marche/arrêt, un mini-écran de verre situé au-dessus de l’œil, un système optique pour les prises des vues et une zone tactile sur la branche. Le design épuré ne laisse apparaître aucun écouteur. Pourtant, le son est bien audible grâce à l’ostéophonie : l’utilisation de l’os pour transmettre le son vers l’oreille.
Au doigt et à l’oeil
Contrairement à une paire de lunettes classiques, la Google Glass sait se faire oublier. Son écran totalement transparent est invisible lorsqu’il est inactif. Il suffit d’interroger les lunettes avec un bon accent américain pour en prendre le contrôle : « take a picture » pour prendre une photo, « record a video » pour capter une vidéo, « google » pour lancer une recherche sur Google ou « get directions to » pour trouver une direction. Etonnamment, l’objet fait preuve d’une certaine intelligence pour comprendre la voix. La monture reliée en bluetooth directement au smartphone affiche les différentes options. En glissant le doigt vers l’arrière ou l’avant de la branche droite, les pages défilent. Un glissé vers le bas et vous revenez en arrière. Un tape et l’application s’ouvre. Des gestes simples, rapidement assimilés.
La Bretagne se positionne
Si techniquement, le prototype semble efficace et proche de l’objet final dont le prix devrait rapidement baisser sous les 500$, son usage reste encore à inventer. Une première expérience médicale a ainsi été menée en février dernier à Saint-Grégoire (35). Un chirurgien équipé de Google Glass a transmis les images de l’opération en direct à des confrères japonais. Autre exemple breton avec le Crédit Mutuel Arkéa. Le groupe bancaire a lancé en février une application permettant de consulter son compte, de localiser la banque la plus proche et de contacter son conseiller financier en direct. Deux cas conçus avec la société hight-tech Ama de Rennes, société sœur de Ubisoft. La dynamique économique semble enclenchée.
Des usages à inventer
Pour aller plus loin, le premier Glass Camp Bank aura lieu les 23 et 24 mai prochain à la Cantine numérique de Brest. Durant deux jours, développeurs informatiques, designer et spécialistes du marketing vont se réunir en équipe pour créer et inventer des usages innovants autour de la Google glass.
Retrouvez la présentation des Google glass et de ses applications locales dans l’émission Quoi 2-9 sur Tébéo.